Les Achats RSE

Durabilité et responsabilité : pourquoi ?

En 2015, les 193 pays de l’ONU se sont accordés sur l’agenda 2030, construit autour de 17 ODD (Objectifs de Développement Durable), dont la finalité est de converger vers un monde responsable et plus durable. 

En effet, le constat des limites de notre système économique est scientifique (cf. rapports du GIEC) : le réchauffement de la planète ces 150 dernières années, dû à l’action humaine, met en péril l’équilibre de notre écosystème, et il nous faut trouver un nouvel équilibre au plus vite. 

Les ressources de notre planète ne sont ni gratuites, ni inépuisables : elles ont un coût environnemental et humain. Ces ressources sont sur le point d’être épuisées. 

Une entreprise peut générer des milliards d’euros de bénéfices, si elle ne tient pas compte de ses impacts sociaux et environnementaux, elle n’est pas durable, même à court terme. Voilà pourquoi elle doit désormais compter différemment. Un bilan financier en équilibre n’est plus suffisant. 

Ainsi, un dirigeant qui intègre les problématiques de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) dans le cœur de sa stratégie globale renforcera les capacités de l’entreprise à s’adapter aux enjeux économiques actuels et futurs. Cette stratégie sera également l’occasion pour les collaborateurs de trouver un véritable sens dans leur mission au sein de l’entreprise. 

Les Achats dans la politique RSE des organisations : les acheteurs, des citoyens responsables 

En 2022, la fonction Achat est plus que jamais au centre des enjeux environnementaux et sociaux de notre planète. Les acheteurs ont en effet le pouvoir d’agir en tant que salariés, mais également en tant que citoyens. 

Pour cela, les directions des entreprises se doivent d’accompagner leurs salariés dans cette démarche inévitable et bénéfique pour toutes les parties prenantes. 

Il y a quelques années encore, un acheteur négociait des prix, des délais. Puis la montée en puissance de la mondialisation a entraîné des prix plus attractifs, souvent au détriment de la qualité. L’acheteur s’est donc adapté pour jongler avec les critères QCD (Qualité-Coûts-Délais). 

Aujourd’hui, un critère essentiel vient s’ajouter lors de la sélection d’un fournisseur : sa sensibilité et sa maturité RSE. Dans une relation commerciale, de plus en plus de questions doivent être abordées pour s’assurer d’une relation durable. Or la multiplicité des fournisseurs, assortie d’une mondialisation des échanges, rendent la connaissance du fournisseur complexe : 

  • Ce fournisseur répond-il à mes exigences QCD ? 
  • Respecte-t-il la législation ? 
  • Est-il soucieux de son empreinte carbone ? 
  • Contrôle-t-il sa chaîne d’approvisionnement ? Travaille-t-il dans des pays à risques, et si oui, comment ? 
  • S’assure-t-il d’une qualité de vie au travail pour pérenniser ses relations avec ses employés ? etc… 

En bref, partageons-nous les mêmes valeurs et souhaitons-nous collaborer de manière durable et responsable ou juste travailler ensemble ? 

Le rôle de l’acheteur est complexe car il doit avoir une vision globale de la relation commerciale, et intégrer une gestion globale du risque. 

Concrètement, comment l’acheteur peut-il agir pour un impact positif ? 

Dès lors qu’une stratégie Achats repose sur des éléments RSE clairement communiqués, la mise en place d’un programme d’évaluation RSE des fournisseurs peut être mis en place. Quelques étapes incontournables de ce processus : 

  1. Sensibiliser et former les acheteurs aux enjeux RSE 
  2. Choisir d’internaliser ou externaliser les analyses et données RSE des fournisseurs (EcoVadis, V.E. Moody’s…) 
  3. Sélectionner les fournisseurs à faire évaluer en priorité (ex : fournisseurs-clés, fournisseurs les plus à risques…) 
  4. Sensibiliser et former les fournisseurs à cette démarche volontaire 
  5. Obtenir l’évaluation des fournisseurs, puis travailler ensuite sur des axes d’amélioration 
  6. Intégrer un critère RSE dans l’évaluation annuelle des fournisseurs (ex : à la SNCF, la pondération du critère RSE est de 20%) 
  7. Etendre le programme RSE à d’autres fournisseurs 
  8. Participer à des initiatives sectorielles pour échanger sur les bonnes pratiques et réfléchir ensemble à des solutions par secteur d’activité (ex : Railsponsible).

La 1ère étape peut se faire par l’organisation d’un atelier Fresque du Climat et/ou la réalisation d’un bilan carbone individuel par exemple. 

La 2ème étape vise à faciliter la tâche aux acheteurs qui ne sont pas des experts de la RSE. Ainsi, la plateforme Ecovadis par exemple, propose d’évaluer les entreprises de manière exhaustive sur les différents piliers de la RSE (environnement, social, éthique et conformité, chaîne d’approvisionnement), en leur attribuant une note sur 100. Ces évaluations mettent en avant les forces d’un partenaire commercial, ainsi que ses axes d’amélioration. 

Ces rapports RSE donnent aux acheteurs la possibilité d’aborder la relation fournisseur sous un angle différent. Il n’est nullement question de sanctionner entreprises dont la note serait considérée comme faible. L’idée est de développer une relation sur le long terme, pour travailler ensemble sur les possibilités d’améliorer mutuellement ses pratiques et ainsi sa notation RSE. 

A court terme, tout le monde est gagnant : l’entreprise, le fournisseur, l’acheteur et…. la planète ! 

Si vous êtes intéressé pour échanger plus en détail, n’hésitez pas à me contacter, je serai ravie de répondre à vos questions. 

Isabelle Le Maout

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